Daniel Actionnaire du fofo
Messages : 1488 Date d'inscription : 17/02/2008 Age : 35
| Sujet: Pot-de-vins, corruption et autres artifices pour arriver à ses fins Ven 29 Fév - 17:25 | |
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- PARIS (AFP) - L'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, a négocié une indemnité de départ d'un 1,5 million d'euros et la prise en charge financière par l'organisation patronale des conséquences de l'affaire des retraits suspects des caisses du patronat de la métallurgie.
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Révélés dans l'hebdomadaire Marianne à paraître samedi, ces deux accords conclus entre DGS et l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) ont été négociés respectivement début novembre et fin décembre, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
Ils ont provoqué de nombreuses réactions de la classe politique vendredi.
Jeudi soir, l'UIMM a confirmé qu'"une transaction a été signée début décembre 2007 pour mettre fin à des différents existant entre les parties. Dans le cadre de cette transaction, un montant de 1,5 million d'euros bruts, soumis à cotisations sociales et à impôts, a été versé à Denis Gautier-Sauvagnac".
Selon Marianne, un second accord "garantit à M. Gautier-Sauvagnac que toutes les condamnations éventuelles liées à la procédure judiciaire en cours seront financièrement prises en charge par l'UIMM".
Le contenu de ce second accord aurait été, selon l'hebdomadaire, "partiellement dissimulé à certains membres du bureau" de l'UIMM qui réunit des dirigeants de grands groupes industriels français.
L'UIMM affirme de son côté avoir, après une décision du bureau "à l'unanimité", signé un accord avec DSGS "au terme duquel l'UIMM assumerait les seules éventuelles conséquences fiscales" pour M. Gautier-Sauvagnac de l'affaire des retraits suspects.
Ce dernier pourrait en effet faire l'objet d'un redressement fiscal pour avoir perçu des primes non-déclarées sur les fonds prélevés en espèces des caisses de l'organisation patronale
Selon une source proche du dossier, ces accords, négociés avec Michel de Virville, mandaté par le bureau de l'union patronale, auraient pour objectif de s'assurer du silence de M. Gautier-Sauvagnac dans le dossier, pour lequel il a été mis en examen le 15 janvier, notamment pour "abus de confiance".
Quelque 19 millions d'euros ont au total été retirés entre 2000 et 2007 sous son autorité. Les enquêteurs soupçonnent que la majeure partie de ces sommes a pu servir au financement occulte de syndicats.
Denis Gautier-Sauvagnac n'en dit rien et se contente d'affirmer qu'il avait procédé, comme ses prédécesseurs, "à des remises de fonds aux représentants des organismes participant à la vie sociale du pays"
"Je n'ai sur ce sujet aucun commentaire à faire", a déclaré à l'AFP Me Jean-Yves Le Borgne, avocat de DGS.
Ces deux contrats n'ont pas été versés au dossier instruit par le juge financier Roger Le Loire, selon des sources judiciaires.
Selon une source proche du dossier, ils pourraient conduire la justice à envisager des poursuites contre l'organisation en tant que personne morale pour "complicité" des chefs reprochés à M. Gautier-Sauvagnac.
L'ancien président du patronat de la métallurgie reste délégué général de l'organisation et continue de percevoir un salaire d'environ 20.000 euros par mois. Il a annoncé le 11 décembre qu'il quitterait l'UIMM en 2008.
Selon Marianne, le contrat conclu en novembre stipulerait qu'il "quittera ses fonctions de délégué général au plus tard le 31 janvier 2009".
Dans ce dossier, le délégué général adjoint de l'UIMM, Dominique de Calan, a lui aussi été mis en examen le 14 février pour complicité et recel d'abus de confiance.
Selon une source proche du dossier, il pourrait avoir conclu des accords similaires à ceux de Denis Gautier-Sauvagnac, une affirmation démentie de source proche de l'UIMM.
Le PS a demandé vendredi l'"annulation" de l'accord entre Denis Gautier-Sauvagnac et l'UIMM. "Tout semble indiquer que Denis Gautier-Sauvagnac a négocié avec l'UIMM une prime avantageuse comme contrepartie à son silence dans l'affaire du financement occulte de l'UIMM, dont il a été président pendant de nombreuses années", affirme Stéphane Le Foll, directeur de cabinet du Premier secrétaire.
"Le Parti socialiste ne peut accepter le fruit d'une telle négociation et demande au gouvernement d'annuler cet accord", a ajouté l'eurodéputé dans un communiqué.
L'eurodéputé PS Benoît Hamon a estimé vendredi que la présidente du Medef, Laurence Parisot, doit s'expliquer sur l'accord entre l'UIMM et son ancien président Denis Gautier-Sauvagnac, qu'il a qualifié d'"omerta" et "de loi du silence".
"Mme Parisot devra s'expliquer. Cela s'appelle la loi du silence, on achète le silence de Denis Gautier-Sauvagnac pour qu'il ne dénonce pas ce qu'étaient les pratiques de l'UIMM, qui est le navire amiral du Medef", a affirmé l'eurodéputé PS sur la chaîne LCI.
Les Verts ont estimé de leur côté dans un communiqué que M. Gautier-Sauvagnac, "doit rendre l'argent de ses indemnités de départ", dont la somme équivaut "à plus d'un siècle de SMIC".
Le Parti communiste français a jugé pour sa part qu'"il y a décidément quelque chose de pourri dans le royaume du Medef".
Marielle de Sarnez, vice-présidente du Mouvement démocrate (MoDem) voit dans l'indemnité de départ de l'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, l'illustration d'un "monde à deux vitesses", souhaitant que le Medef "auto-régule tout ça".
"Au moment où les Français ont des problèmes de pouvoir d'achat, où ils ne peuvent pas boucler leurs fins de mois, on a comme ça un monde à deux vitesses, avec quelqu'un qui est soupconné de pratiques pour le moins délictueuses, et qui part encore avec un énorme pactole", a déclaré Mme de Sarnez sur France 2.
Le Premier ministre François Fillon a estimé qu'il fallait que la justice "fasse son travail" sur le fond de l'affaire Gautier-Sauvagnac.
Interrogé en marge d'un visite de soutien à Nicolas Perruchot, maire-candidat du Nouveau Centre à Blois, M. Fillon a indiqué: "Je ne suis pas à l'UIMM, je n'ai pas d'informations précises à ce sujet. Je crois que ce qui est important dans ce domaine, c'est que la justice fasse son travail, c'est à dire qu'on sache s'il y a eu des erreurs, des fautes commises à l'UIMM et qu'ensuite les sanctions soient prises".
"Naturellement, s'il doit y avoir des sanctions, j'imagine que ces questions d'indemnités de départ seront revues", a conclu M.Fillon. | |
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